[10] On s’installe en Corse #3 : L’insularité

8 décembre 2020

Bonghjornu !

Ca y est, la Corse est entrée en hibernation, avec ses épisodes de pluies diluviennes et son activité au ralenti. Quoi de neuf pour nous?

Tout d’abord, toujours rien à dire, ils sont vraiment sympas.

Côté gastronomie, le brocciu est de retour, je suis donc la plus heureuse du monde. En plus de ça, il y a une production locale d’avocat, vous saviez ça vous? J’en suis restée stupéfaite, on peut donc manger des avocats qui n’ont pas fait le tour du monde avant d’arriver dans notre assiette et ça, j’adore!

Mais venons-en au troisième point… j’ai découvert l’insularité. La vie sur une île. De prime abord, on se dit que ça ne change pas grand chose. Détrompez-vous.

J’ai donc explosé mon bilan carbone. Ah ça fait ses courses avec des sacs en tissus au marché bio mais ça prend 20 fois l’avion dans le mois. Je l’avais pas vu venir. Je m’étais dit que je ferai pas tant d’aller-retours vers le continent et que j’opterai pour le ferry au maximum. Mais en fait, non, t’as le choix entre dormir sur les banquettes du bar d’un ferry qui prend 12 heures pour la modique somme de 120€ et un avion qui met 1h30 pour 50€. Le choix est vite vu. Donc ça c’est le premier versant négatif de vivre sur une île, je prends l’avion souvent.

Puis j’ai explosé mon compte “charge mentale pour la réservation des billets d’avion”. C’est qu’un billet d’avion c’est de l’anticipation, des prix qui font du trampoline et des annulations. C’est à cause de trucs comme ça que tu deviens la relou qui demande “et, on fait quoi pour le nouvel an?” alors que t’es le 15 août et qui rajoute “non parce que les prix font qu’augmenter!!” parce que tes favoris sont devenus AirCorsica, Easyjet et Volotea que tu consultes trente fois dans la journée.

Et le pire dans tout ça, c’est que t’as tout prévu depuis 6 mois, t’es à bloc, t’es fière de toi, t’as même géré la correspondance en train, t’es la vainqueur. Et là, c’est l’inquiétude. Pourvu qu’il n’y ait pas de grève à Noël, pourvu que Zeus et Éole restent sages. Parce que si ton vol est annulé, t’as pas de train, pas de covoiturage, pas de “j’m’en fous au pire j’fais du stop!”. Non, tu te rends compte que si y’a une tempête, tu restes chez toi. C’est tout. J’vous le dis, j’vais me faire une petite réserve de foie gras (et de brocciu), juste au cas où.

Quand je suis arrivée, un collègue m’a dit quand tu seras confrontée à l’insularité, c’est là que tu comprendras si tu es faite pour vivre ici”. J’crois qu’il a doublement raison : c’est un sentiment qui peut remettre en question le choix de vivre ici, et il faut l’avoir vécu. Je ne suis pas certaine que ça puisse s’anticiper. Tu ne peux comprendre qu’une fois l’expérience faite. Pour ma part, j’avais complètement sous-estimé cette facette de la vie en Corse.

Cette expérience me rappelle combien il est important de se confronter aux choses pour en saisir les aspects qui auraient échappés à la seule réflexion.

Mais ne vous inquiétez pas pour nous, on est quand même content de notre vie ici, face à la mer.

Allez, je dois y aller, j’viens de recevoir un mail de Volotea.

Ciao !

Lamia

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