[15] Ô Liberté

Revoilà les aventures à bord de Felouk ! Après un hiver à avoir été chouchouté au port de Propriano, le voilier est en pleine forme pour attaquer son prochain périple. Chauffage installé, carène lisse comme de la porcelaine, et surtout coffres plein à craquer de conserves maison et de spaghettis.

Nous larguons les amarres de Propriano vers 15h, le cœur entre deux sentiments. Le bonheur de partir en mer, loin des restrictions, de se sentir vivre et d’entrevoir des semaines pleines de découvertes. La tristesse de quitter un lieu que l’on a aimé, des voisins de pontons qu’on ne recroisera sans doute jamais. Un dernier coucou de la main, et c’est bon, nous sommes en route.

Et donc, où allons-nous vous demandez-vous ! Notre première escale sera minorquine, et ça fait une sacrée trotte! Nous aurions aimé faire une première étape dans la réserve Asinara au Nord de la Sardaigne mais les vents n’ont pas l’air d’accord. Il va falloir faire la traversée d’un coup d’un seul.

Nous prenons un cap quasi plein sud jusqu’à attraper des vents d’Est qui nous poussent fort vers notre destination. Le génois gonflé à bloc et le pilote automatique branché, il ne reste qu’à profiter de la vue, des vagues et du soleil. Enfin, profiter des vagues, c’est un grand mot. N’ayant pas fait de grandes navigations ses derniers mois, le mal de mer se faufile dans mes entrailles et ne me lâchera qu’à l’arrivée.

Arrive la nuit, et c’est la première fois que nous ne serons que deux pour assurer la veille. Toutes les deux heures, nous échangeons nos postes. Passer du lit douillet au cockpit humide et froid n’est pas le moment le plus agréable, mais c’est une bonne excuse pour grignoter des gâteaux au milieu de la nuit, et c’est déjà ça de pris !

Au lever du soleil, nous avançons à toute berzingue sans n’apercevoir plus aucune côte. Ô liberté ! Les vents commencent à nous lâcher en fin d’après-midi et nous abandonnent pour la nuit. Il va donc falloir faire nos quarts de deux heures avec le bruit du moteur en fond sonore. Bonheur.

Les quarts sont difficiles, nous sommes déjà fatigués (heureusement qu’on fait pas le Vendée Globe bon sang!). J’opte pour la méthode de l’occupation et prépare des pancakes au milieu de la nuit. Quel plaisir de s’en délecter en regardant le lever du soleil juste avant de s’effondrer dans un lit tout chaud.

Nous finissons la traversée au moteur accompagnés par des dauphins qui viennent jouer avec Felouk et jetons l’ancre dans une superbe cala cinquante heures après notre départ. L’endroit est sauvage, nous sommes entourés de falaises creusant des petites criques à l’eau turquoise. Des oiseaux planent au-dessus de nous.

Il est temps d’aller faire un somme pour profiter demain de ce lieu splendide.

Lamia

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