Aujourd’hui j’ai envie de vous raconter une petite anecdote qui m’est arrivée la semaine dernière, et qui m’a fait réfléchir… un peu trop peut-être?
Alors que j’attendais, à visage découvert, pour aller acheter mon bruccio comme chaque semaine depuis 6 mois, l’épicière ne m’a pas reconnu. Incompréhension. D’accord, j’étais sur le continent la semaine précédente, mais tout de même. Pas rancunière, je m’avance vers l’entrée du magasin et enfile mon masque de rigueur. Surprise. “Ah ! C’est vous!”
Visiblement, elle ne s’attendait pas à ce que mon visage ait cette tête.
J’avais déjà remarqué comment mon cerveau fabriquait de toutes pièces un bas de visage aux inconnus masqués. C’est même devenu une source constante d’amusement. Prendre conscience des élucubrations du cerveau et attendre, au gré du hasard et de la chance, la révélation inopinée de la réalité. Jamais je ne me suis approchée de ce qui m’a été permis de voir. Jamais. Toujours la surprise.(et, de vous à moi, j’ai un cerveau plutôt optimiste!)
J’ai alors pensé que ces inventions sorties droit de mon cerveau devaient également s’amuser à imaginer une personnalité, un passé, une vie aux inconnus. Je pense notamment à ces premières impressions mises en défaut après avoir fait connaissance. Inconsciemment et constamment le cerveau comble ce qu’il ne connait pas par des suppositions. Et vu mon taux de réussite en devinette de visage, il vaut mieux que je reste sur mes gardes quant aux premières impressions que je peux avoir.
Si l’opportunité de connaître mieux cet inconnu ne se présente pas, jamais je ne saurai qui se cache derrière cette première impression fallacieuse. Je continuerai alors de croire ce que mon cerveau a inventé et qui sera très probablement loin de la vérité.
Alors, si les masques peuvent nous rappeler une leçon autre que “éviter de poustillonner sur les gens quand on est malade, c’est malin”, c’est celle de ne pas s’arrêter à nos a priori. En avoir est normal, les croire est illusoire.
Lamia